Dans ma nuit
Tranchée trouble et puante semée de trous de loup où il pleut
Des averses de herses, des giboulées d’boulets et d’ennuis
Dans ma nuit où il pleut
Ô ma mauvaise étoile
De magenta et d’bleu
T’es venue tisser ta toile
Aux lueurs violettes et contrefaites
Faites de demi-vie.
Dans ma nuit
Noire, perpétuelle, dense,
Dans c’maudit
Auditorium du Thor
J’ai gouté ta danse
Drogue d’or dure
Dure comme ma future
Dépendance.
Dans nos nuits
D’Frigolet
L’abbaye
Résonnait
De nos paiënneries
Et la Neige fondit
A la lumière de tes pièges
De tes menteries.
Psychiatrie…
Nouvelle nuit
Seuls amis :
Des zo-tri
Qui hurlent comme des nourrissons
Comme des chansons qu’invitent
A c’que vite tous
Nous pourrissions…
Psychiatrie
Nouvelle nuit
C’est ici
Que tu m’as laissé
Ben ouais !
Dans mes nuits,
Dans ma nuit…
Dans… ma vie.
Dans ma nuit
Ca fait bien
Trente-et-un
Ans qu’j’y suis
Que j’y sue
Que j’aime rien
Que j’y suce
Comme un chien
L’os pourri
Au goût d’Suze
Vénéneux
Bien amer
Et dégueu
Au goût d’merde
De la mélancolie.
C’est même pas d’ta faute
Vieille pote
Si dans vot’ vie d’chiotte
J’suis comme une fausse note
En délit d’fuite dans ma nuit labyrinthique
Rattrapé par mon deuil génétique
Cherchant ton jour sans GPS
Mais comme toujours
Flashé pour excès d’tristesse…
Rangé sur l’bas-côté
La tête éclatée
Comme mon père en cane-bé
Un sale été.